On est en septembre 2006.
Une simple visite de routine à l’école vétérinaire de Marcy l’Etoile, dans la région lyonnaise.
Pour Manhattan, mon Golden. Mon 1er chien.
Une visite d’autant plus tranquille pour moi, que Manhattan a eu son rappel de vaccin en juin, quelques mois avant donc.
Tout allait bien à ce moment.
Le rendez-vous concerne une perte de poils sur la queue, pour laquelle je voulais un 2nd avis.
Mais cette visite ne se passera pas tout à fait comme attendu.
Et révèlera son lot de (mauvaises) surprises.
ça commence dès le début, lors du 1er examen avec les étudiants. Ils me disent, très rapidement, que les ganglions du cou sont très enflés.
Moi, malgré mes papouilles fréquentes au pépère, je ne les avais pas remarqués.
Mais je ne fais pas tellement cas de cette information, persuadé que mon vétérinaire aurait vu cela lors de la visite de juin.
Donc pas de souci, je me dis que les « étudiants » en font trop.
Ou se trompent.
On enchaîne alors par un examen, dans une autre pièce, avec une « prof » de l’école cette fois-ci, accompagnée d’étudiants.
Elle-aussi, tout de suite, me fait part des ganglions enflés de Manhattan.
Là, je commence à accorder un peu plus d’importance à cette info.
C’est donc la 2ème fois que l’on m’en parle, en quelques minutes.
Et la véto a l’air sûre d’elle.
Bon. Ok.
On fait quoi, du coup avec cela ?
Eh bien, pour être sûrs, il faut faire des prélèvements.
Ouh là… Ce n’était pas du tout prévu ça !
Moi, je venais juste pour une visite de contrôle, enfin, de 2ème avis, pour un problème de poils sur la queue.
Mais la véto insiste. Elle a l’air vraiment préoccupée avec ces ganglions.
Alors j’accepte.
Le prélèvement est fait.
Et pour la queue ?
Le diagnostic sera rapidement fait. Hypothyroidie.
ça, c’est fait.
Quelques jours plus tard, coup de fil de l’école véto, les résultats des prélèvements arrivent.
Le verdict tombe.
Manhattan est malade.
Il a un lymphome. C’est un cancer des ganglions (entre autres).
En l’espace de 3 mois, entre juin et septembre, je suis passé de « tout va bien » pour Manhattan, à « il a une hypothyroïdie, et un lymphome ».
Bravo à mon veto, en qui j’avais toute confiance, et qui a loupé ces 2 diagnostics.
Pour la suite de cette mauvaise aventure du lymphome, ça se passe juste en dessous.
C’est quoi le lymphome du chien ?
Le lymphome chez le canidé est une forme de cancer.
Il touche le système lymphatique (ganglions lymphatiques, lymphe, rate, mais aussi moelle osseuse, intestins…).
Généralement, c’est un cancer assez agressif pour nos chiens. Malheureusement.
Il en existe de différentes formes.
Parmi les types de lymphomes canins les plus courants, on trouve le lymphome multicentrique, qui se caractérise par des ganglions lymphatiques enflés dans plusieurs parties du corps (comme avait Manhattan).
Le lymphome gastro-intestinal, qui affecte les organes du système digestif.
Mais également des lymphomes cutanés, pulmonaires et d’autres formes plus rares.
Une prédisposition génétique chez certaines races ?
Il semblerait que certaines soient plus prédisposées à développer ce cancer que d’autres.
Par exemple, les Golden Retrievers, justement.
Mais également les Bulldogs ou les Boxers.
Des déclencheurs environnementaux ?
Bah, comme dans tout cancer, ou tumeur, au-delà des facteurs génétiques, l’environnement peut également jouer un rôle.
Mais il est bien délicat de savoir quoi exactement.
Qualité de la nourriture ?
Exposition à des produits chimiques toxiques (produits anti puces/anti tiques, par exemple)
Autres substances ?
Bref, la raison précise de l’apparition d’un lymphome est quasi impossible à identifier.
Symptômes et diagnostic
Les signes cliniques du lymphome
Bien sûr, le lymphome chez le chien peut présenter des symptômes variés.
Parmi les plus courants :
Gonflement des ganglions lymphatiques :
Ce qui avait donc sauté aux yeux (et aux mains !) des étudiants vétos, pour Manhattan.
Il s’agit des ganglions qui se trouvent dans le cou, les aisselles, l’aine, et d’autres zones.
Perte de poids :
Les chiens atteints de lymphome ont tendance à perdre du poids rapidement malgré un appétit normal ou augmenté.
Ce n’était pas le cas de Manhattan.
Léthargie :
Pas forcément visible non plus, pour Manhattan en tout cas.
Perte d’appétit :
Cela arrive arriver fréquemment, mais sans être systématique non plus.
Vomissements et diarrhée :
Surtout s’il s’agit d’un lymphome gastro-intestinal, bien sûr.
Toux et difficultés respiratoires :
Notamment en cas de lymphome thoracique.
Problèmes cutanés :
Seulement dans les cas des lymphomes cutanés.
Des lésions ou nodules peuvent alors apparaître.
Le diagnostic
Généralement, trois types d’analyses pour diagnostiquer, ou confirmer un lymphome chez nos amis à quatre pattes :
Biopsie :
Des ganglions lymphatiques enflés donc, ou d’autres tissus affectés.
Une analyse microscopique permet de déterminer le type exact de lymphome.
Analyse sanguine :
Les tests sanguins peuvent révéler des anomalies telles qu’une augmentation des cellules sanguines blanches, ce qui peut être un indicateur de la présence de lymphome.
Imagerie :
Notamment des radiographies, ou une échographie, qui peuvent aider à évaluer l’étendue de la maladie et à repérer les tumeurs internes.
Bien sûr, tout cela représente aussi des frais vétérinaires.
C’est un élément à ne pas négliger quand votre animal développe une maladie. Une comme celle-ci, notamment.
J’avais une assurance santé pour Manhattan à l’époque. Et bien content de l’avoir !
Je n’en ai pas pour Necko, mon chien actuel.
Mais j’y réfléchis, en ce moment.
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Les types de traitement pour le lymphome chez le chien
Evidemment, le traitement va dépendre du type de lymphome, de son stade et de la santé générale de votre canidé.
Voici les principales options de traitement :
Chimiothérapie :
La chimiothérapie est l’approche la plus couramment utilisée pour traiter le lymphome chez les chiens.
Même principe que pour nous humain (administration de médicaments anticancéreux par voie orale ou intraveineuse pour détruire les cellules cancéreuses).
Et même, ou quasi, longue liste d’effets secondaires, malheureusement.
C’est ce qu’on m’avait proposé pour Manhattan.
Radiothérapie :
Utilisable pour traiter les lymphomes localisés, comme la version cutanée de ce cancer.
Immunothérapie :
Cela n’existait pas à l’époque de Manhattan.
En tout cas, aucun veto ne m’en a parlé.
Pourtant, cela m’aurait sans doute intéressé.
Et c’est ce que j’ai essayé de faire, à ma façon, et avec l’aide de certains vetos.
Je vous en dis plus dans la suite.
Mais pour finir sur l’immunothérapie, cela consiste à stimuler le système immunitaire du chien pour l’aider à combattre le lymphome.
Elle peut inclure des vaccins spécifiques contre le cancer ou d’autres traitements pour renforcer la réponse immunitaire.
Soins et soutien pour les chiens atteints de lymphome
C’est bien là que mon point de vue a très légèrement différé des options proposées par les vétos de l’école vétérinaire.
Voici ce qu’ils me proposaient :
- assurer un suivi régulier et rigoureux de l’évolution de la maladie, par des ponctions régulières dans les ganglions
- dès que la maladie évolue, on passe à un traitement (chimiotherapie).
Au début, cela m’a semblé clair. Logique. Scientifique.
Quasi imparable comme approche.
Alors, j’étais parti pour.
Puis, tout a changé.
2ème ponction de Manhattan, dans les ganglions.
On l’installe sur la table. Les étudiants vétos arrivent.
Le rasent un peu, dans le cou.
Et commencent leur ponction. Non douloureuse, Manhattan ne bronche pas.
Mais je vois son regard : terrifié, apeuré.
Je vois ses oreilles : couchées en arrière.
Et là, je me dis : « Non, ce n’est pas possible. Ce n’est pas ça que je veux pour mon chien. Pas ça pour sa fin de vie ».
Alors, on arrête tout.
Je demande à voir le veto oncologue, qui devait suivre l’évolution du lymphome.
Je lui pose quelques questions :
« l’espérance de vie de Manhattan, à votre avis ? Sans traitement, et avec ? »
Il me répond environ 6 mois sans traitement.
Sans doute 18, avec la chimio.
Alors, bien sûr, ce n’était que des estimations.
Ok, autre question svp.
“Quelles sont les armes de défense qu’a le chien, contre son cancer ?”
« son système immunitaire ».
Ok…
Donc dernière question, svp.
“N’est-il pas un peu dommage, ou paradoxal, de faire chuter ses défenses, à chaque ponction, à cause du stress énorme qu’il ressent à ces moments-là ?”
Le veto est un peu déstabilisé par la question (sans doute un peu bête, quand même, ou du moins, inhabituelle).
Je lui en pose une dernière…
“Personnellement, je préfèrerais plutôt booster ses défenses immunitaires… Comment je peux faire ça ?“
Et là, pas de réponses.
Car « on ne peut pas faire grand chose sur ce point ».
(C’était vrai, les traitements par immunothérapie n’existaient pas, pour les chiens, à cette époque).
Sauf que…
Depuis toujours, d’autres approches, ou traitements, permettent de soutenir l’organisme.
Du moins ? Sont censés le faire.
Avec, aussi, un nouvel ennemi à traquer : le stress.
Car, et c’est très connu et documenté maintenant, le stress affaiblit les défenses immunitaires.
Voilà.
Je me retrouvais alors face à une question, probablement redoutée par la plupart des maîtresses et maîtres de chiens :
quelle fin de vie je veux pour mon loulou ?
Soit je suis la voie classique proposée par les vétos : prélèvements réguliers, puis chimio, le temps venu.
Soit je fais autrement, en misant sur des alternatives et sur la qualité de vie.
Pour faire simple.
Soit peut-être 18 mois de vie, avec chimio, prélèvements… Soit peut-être 6 mois, sans tout cela.
Je fais ce 2ème choix.
Dur à faire. Très dur. Forcément peur de se tromper. De ne pas donner le meilleur pour son chien, qui a été le meilleur chien du monde pendant les 10 années qui viennent de s’écouler.
Je décide cela, malgré tout.
S’il ne lui reste que 6 mois, alors il faut qu’il en profite à fond, le pépère.
Donc, je décide de tout faire, notamment, pour traquer le stress pour lui.
Des balades à fond (adaptées à son âge évidemment !), des jeux…
Pas trop de solitude.
Pas trop de visites chez les vétos.
Et j’essaie, comme je peux, de booster ses seules armes contre la maladie : ses défenses immunitaires.
Je change de vétos.
Je fais suivre Manhattan par une véto homeopathe/phytotherapeute, qui me prescrit tout un tas de compléments naturels, pour booster l’organisme.
Puis une autre véto, très bien également, qui permet de traiter les problèmes de prostate (une nouveauté !), en me déconseillant formellement une intervention chirurgicale. Pourtant suggérée par l’école véto.
Et totalement invraisemblable, pour elle, pour un chien de 10ans et demie, et atteint d’un cancer.
Voilà le programme dans lequel je m’engage pour Manhattan.
En me disant, qu’au moins, il vivra le mieux possible ses six derniers mois.
Evidemment, si c’était à refaire maintenant, je ne sais pas ce que je ferai.
De nouveaux traitements ou approches ont, certainement, été améliorés et développés, depuis.
Finalement ?
18 mois passent.
Sans douleur. Sans stress. Sans strictement aucun symptôme du lymphome. On aurait presque tendance à l’oublier.
Mais un soir, quelques minutes après avoir mangé, et alors que j’ai du monde à la maison, Manhattan me parait bizarre.
Il se tient debout, sans trop bouger. Puis essaie de venir me voir.
Il se couche.
Et finit par s’endormir, tranquillement, quelques minutes plus tard.
Pour toujours.
Le choc.
Soudain. Très soudain. Beaucoup trop même.
Le véto de garde, arrivé trop tard, et qui n’aurait rien pu faire de toute façon, me dit qu’il a fait une hémorragie interne. La rate, à cause de son lymphome.
Il faut encaisser.
Pas facile.
Mais avec le recul ?
Je me dis que cela ne pouvait pas être mieux.
Manhattan aura vécu 18 mois (soit l’espérance de vie annoncée avec les prélèvements, la chimio…), mais parfaitement bien.
Sans stress, sans chimio, sans visites régulières chez les vétos.
Il avait encore englouti sa gamelle quelques minutes avant.
Avait fait une belle balade, et joué dans la journée.
Est-ce que les traitements « naturels » ont aidé ?
Je n’en sais strictement rien.
Personne n’en sait rien.
Le fait d’éviter trop de stress ? Oui, sans doute.
Mais idem, on ne peut pas le vérifier. Ni le quantifier.
Est-ce que j’ai eu de la chance de le garder finalement aussi longtemps avec moi, après ce diagnostic de lymphome ?
Oui, c’est sûr !
Est-ce que je suis content d’avoir fait ce choix de fin de vie pour lui ?
Oui, aussi !
Sans doute avec beaucoup de chance, j’en conviens parfaitement.
Mais au final, je ne peux qu’être heureux de la fin qu’il m’offerte. Sans souffrance. A la maison. Avec du monde. En ma présence.
A quelques jours de son 12ème anniversaire. Qui est un âge « correct » pour un Golden.
Moi, en y repensant, je suis très content aussi.
Avec la grande satisfaction, et le grand soulagement d’avoir fait tout ce que je pouvais pour lui.
Et comme j’aime bien le dire, et surtout le respecter : « j’ai fait ce que j’avais à faire ».
Le principal est que vous ayez pris vos décisions en toute conscience et que Manhattan ait eu une belle fin de vie. Concernant son stress, je suis persuadé que l’homéopathie a eu une action positive et votre attitude vis à vis de lui également.
Oui, j’ai fait ce qu’il me semblait le mieux pour lui, effectivement. 🙂
Merci de votre commentaire. 🙂
Bravo. J’ai vécu aussi un cancer des os pour mon pauvre Néo. Bref comme vous je l’ai accompagné du mieux possible. Lui aussi est parti à l’âge de 12 ans, mais lui chez le véto. Entouré des siens. Mon brave Border… Néo tjs ds mon cœur
Merci de votre commentaire… 🙂
Bonjour !
Je viens de perdre mon petit chihuahua d’un lymphome. On a diagnostique ça à cause des ganglions du cou enflés également, le 11 septembre et il est décédé le 14 novembre, également d’une hémorragie interne (mais pour son cas il était déjà bien fatigue et amaigri donc j’avais pris rdv ce jour même pour faire LA VISITE qu’on redoute car synonyme de fin de vie.
Personnellement j’avais opté pour la cortisone et la chimio en gélules mais j’avoue que je me demande si cela a été bien utile, voire même l’inverse.
Je me demandais aussi si le stress pouvait provoquer ce type de cancer car mon.petit avait perdu son meilleur ami le chat 1 mois avant de contracter cette maladie…
On.se pose tant de questions !
Merci pour votre article 🙏
Bonjour,
merci de votre commentaire,
Bien dur de connaître les origines précises de ce type de maladie, tout comme les traitements à suivre… Chacun fait selon ce qui lui semble le mieux. 🙂
plein de courage à vous pour cette période particulière.
Stéphane