Vous avez sans doute déjà entendu parler de ce petit boîtier en plastique, et qui fait un « clic » quand on appuie dessus.
Un clicker, c’est ça.
Ni plus, ni moins. 🙂
C’est un outil qui est de plus en plus utilisé dans l’éducation canine, et le dressage pour chien (chiens guides d’aveugles par exemple).
En effet, nombreux sont les éducateurs canins à, désormais, vanter les mérites de ce fameux clicker…
Pourquoi ?
Tout simplement parce que le clicker training est une méthode d’éducation simple, efficace, qui donne d’excellents résultats…
Et que les toutous adorent !
Pour autant, le cliqueur n’est pas une solution magique.
Et, comme pour tout, il faudra travailler pour bien éduquer votre canidé.
Je vous propose de voir comment faire avec le clicker…
Bonne lecture !
Il était une fois… Le clicker
Un bref historique
L’utilisation du clicker training, pour le dressage de chiens, remonte, en fait, à fort longtemps !
Déjà Skinner (père du conditionnement opérant), en parlait… en 1951 !
Il utilisait alors le son d’un petit jouet qui devenait, suite à un conditionnement classique, le marqueur d’un bon comportement dans un processus d’apprentissage, pour un chien.
Pour autant, le cliqueur n’aura pas eu un grand essor à cette époque…
Et il faudra attendre les années 1980 pour que le clicker training obtienne, enfin, ses lettres de noblesse. Dans l’éducation canine, et dans le dressage des animaux en général (animaux de compagnie, animaux sauvages…).
Et grâce à qui ?
Eh bien, grâce à une brave dame… Dénommée « Karen Pryor ».
Auteure et biologiste américaine, elle s’est spécialisée en psychologie comportementale, et en biologie des mammifères marins.
Elle s’est, entre autres, illustrée pour ses travaux auprès des dauphins.
Au fil des années, elle a totalement révolutionné le dressage des animaux. Et a très largement participé à la diffusion de l’éducation positive (basée sur le renforcement positif, et le conditionnement opérant).
Elle a écrit de nombreux ouvrages, consacrés à l’éducation canine via le clicker training.
Son livre le plus connu : « Dont’ shoot the dog ! Le nouvel art de l’éducation ».
Sans elle, on ne parlerait sans doute pas (du moins, pas autant !) du clicker de nos jours…
Merci bien, Madame. 😉
Comment ça fonctionne un cliqueur ?
Sur le principe, le clicker présente un fonctionnement très simple.
On va associer au bruit (clic) qu’émet le cliqueur à une récompense systématique pour le canidé.
Généralement, celle-ci est une friandise. Tout simplement parce que la plupart des loulous sont gourmands. Et sensibles aux gâteries…
Mais attention, il y a aussi la notion de « motivation » à relier à ces friandises.
Il est indispensable que le canis lupus familiaris ait une vraie envie de celles-ci.
Il faut donc qu’elles soient réellement appétentes. Et pas simplement les habituelles croquettes qui composent sa gamelle chaque jour.
Bien évidemment, le clicker peut être associé à autre chose que les friandises. Même s’il s’agit de la majorité des cas.
Si votre toutou n’est pas très gourmand, alors caresses, jeux… Viendront remplacer les gourmandises, dans les séances de clicker training.
Le chien va très rapidement associer le son particulier du cliqueur, aux récompenses.
Ainsi, dès que vous voudrez apprendre un nouvel ordre, ou un petit tour à votre chien, vous disposerez, désormais, d’un super « marqueur ».
C’est à dire un signal qui indiquera à votre toutou qu’il fait bien.
Pourquoi s’embêter avec un clicker ?
Alors qu’un simple « Oui ! », « Bien ! » ou « C’est bien ! » peut parfaitement représenter le même marqueur positif, dans une séance de dressage canin ?
Pour deux raisons principales, en fait.
D’une part, le clicker représente un signal complètement neutre. C’est à dire qu’il ne sera chargé d’aucune émotion particulière (et notamment pas d’émotion négative). Et ne viendra donc pas, complètement à l’insu du maître, compromettre le message envoyé au canidé.
Une intonation de voix qui change, un regard qui varie… Beaucoup d’éléments peuvent venir polluer les signaux sonores (et pas que) que vous pouvez utiliser (type « Oui ! »).
D’autre part, le clic est un signal extrêmement précis. Car bref. Très bref.
Du coup, on peut quasi viser une utilisation « chirurgicale » du clicker. Qui va permettre de venir capturer, renforcer des gestes ou comportements très précis de votre toutou.
Alors qu’un « Oui ! », ou un « C’est bien ! », plus longs, pourraient rendre le message confus pour votre canidé…
« Mais qu’est-ce que mon papa, ou ma maman, a voulu renforcer avec son « Oui ! C’est bien… » ???
Alors qu’avec la rapidité du clic… Pas de doute possible.
Comment dresser son chien avec un clicker ?
Phase préalable : « charger » le clicker
Eh oui, bien sûr !
La première des choses que les toutous doivent comprendre, c’est que « clic = récompense qui arrive ! ».
Sans cela, évidemment, le clicker ne servirait à rien !
Alors comment faire ce premier apprentissage ?
Il n’y a rien de plus simple !
Et normalement, votre canidé devrait comprendre très très rapidement.
On va tout simplement se mettre vers le toutou. Et faire quelques séries de « clics/récompenses ». C’est tout.
On clique, on récompense.
On clique, on récompense…
Le toutou n’a rien à faire !
On veut simplement qu’il fasse cette association : « clic = récompense ».
Avec une précaution, que je répète : les récompenses doivent être très appétentes pour votre toutou (dés de jambon, fromage, poulet, foie, lardons…).
S’il ne s’agit que de croquettes, le canidé risque fort de se lasser assez rapidement. Au revoir sa motivation !
Une fois cette étape franchie, le clicker training peut démarrer…
Comme vous l’aurez compris, le clicker peut donc être utilisé très facilement avec les chiots. Qui comprendront très vite la signification du « clic » !
D’ailleurs, de plus en plus de clubs canins (proposant la méthode positive, bien sûr) proposent dans leur cours d’école des chiots, une initiation au clicker training.
Les 3 méthodes du clicker training
> Le leurre, ou « luring »
Clicker ou pas, la technique du leurre reste la même.
Pour guider le chien dans le geste, ou le comportement à accomplir, on va, par exemple, le guider avec de la nourriture.
Cela permet d’éviter toute contrainte sur le chien (tirer sur la laisse, appuyer sur les fesses pour que le canidé s’assoit…).
Au moment précis où le toutou réalise le geste voulu, alors on clique. Et on récompense.
Le clic correspond exactement au « Oui ! » ou « C’est bien ! » que le maître du canidé pourrait prononcer.
Bien évidemment, comme toute utilisation du leurre, clicker ou non, il faudra la limiter. Et la retirer très tôt dans l’apprentissage de la nouvelle commande pour le chien.
Sinon ?
Le leurre fera partie intégrante de ce nouvel ordre.
Et le loulou ne l’exécutera plus sans celui-ci…
C’est pour cette raison, entre autres, qu’on en arrive à « Mon chien ne m’obéit que s’il voit que je vais lui donner des friandises. »
> La capture, ou « capturing »
Idem, la capture sera, aussi, très proche de la capture classique, que l’on peut utiliser sans clicker.
De quoi s’agit-il, concrètement ?
Eh bien tout simplement de « capter » (et donc de cliquer/récompenser) le comportement que vous souhaitez apprendre à votre toutou… Quand il le fait spontanément !
Par exemple, vous voulez apprendre à votre chien à assoir ? Eh bien quand il le fait spontanément, dites-lui « Oui ! » ou « C’est bien ! ».
Voilà le principe de la capture.
En clicker training, on va donc, comme vous l’aurez compris, tout simplement cliquer/récompenser, à la place de dire « Oui ! ».
Mais grâce au clicker, vous pourrez aussi vous amuser à capter des gestes assez fins de votre toutou :
vous fixer du regard
se lécher les babines
bouger une patte
…
> Le shaping, ou « façonnage »
Ah, nous voici arrivés à une étape très importante du travail au clicker.
En fait, beaucoup la considèrent comme la « vraie » manière de travailler en clicker training.
Et c’est vrai qu’il est très intéressant, et très beau, de voir travailler un canidé qui est habitué à cet outil. On voit alors tous les bienfaits et les avantages du cliqueur sur le chien.
C’est aussi la manière la plus aboutie d’utiliser le clicker.
Elle demande de l’entrainement.
Car plus complexe que le leurre ou la capture. Beaucoup plus.
Elle nécessite aussi la parfaite compréhension de l’outil, pour donner un maximum d’efficacité.
Dans le shaping, on va découper la commande à apprendre au toutou, en micro séquences, que l’on cliquera indépendamment, et successivement.
Tout en laissant au chien la possibilité de nous proposer tout un tas de solutions.
On ne cliquera que sur la 1ère séquence (puis les suivantes, bien sûr), qui nous intéressera.
Par exemple, si je veux apprendre à mon toutou d’aller se coucher sur son tapis :
J’installe le tapis.
Dès que le chien regarde dans la direction du tapis, on clique/récompense.
Puis dès qu’il s’approche, on clique/récompense.
Ensuite, on cliquera/récompensera quand il mettre 1 patte sur la tapis… Puis deux… Puis toutes… Puis, une fois sur le tapis, quand il se couchera…
Bref, cette utilisation du clicker est très intéressante !
Mais nécessite une bonne dextérité de la part du maître.
Et surtout, une bonne préparation. Il faut vraiment avoir découpé toute la séquence comportementale, pour savoir précisément quoi cliquer. Quoi marquer positivement, pour que son toutou arrive à exécuter la commande que l’on vise.
Le timing est essentiel.
Pour résumer grossièrement, on dit souvent que le shaping correspond un peu au jeu du « chaud et froid » des enfants…
Tant que le canidé « chauffe », en exécutant les étapes intermédiaires, il est cliqué et récompensé.
S’il propose quelque chose qui ne nous intéresse pas (il refroidit), alors pas de clic. Jusqu’à ce qu’il propose autre chose, qui nous intéresse dans l’apprentissage en cours. Alors clic et récompense viennent marquer cette étape.
Les avantages et inconvénients d’une éducation canine au clicker training
Les avantages du clicker training
Le clicker est avant tout un outil qui s’insère parfaitement dans les méthodes positives d’éducation canine.
Son utilisation est donc 100% bienveillante, moderne, et respectueuse des toutous.
Comme évoqué précédemment, le signal émis par le cliqueur est beaucoup plus court, constant, efficace qu’un signal sonore du type « Oui ! ».
Et surtout, neutre.
Aucune intonation ou émotion négative ne peut être transmise via le clicker.
L’avantage le plus intéressant, me semble t’il d’une éducation au clicker, est le degré de liberté, et de réflexion qu’elle permet au loulou de développer.
Et notamment, bien sûr, si vous êtes adepte du travail au shaping.
Alors là, bien évidemment, vous verrez avec votre chien un travail bien différent de celui que l’on peut voir classiquement en méthode d’éducation traditionnelle, ou coercitive.
D’un côté, on verra un canidé qui réfléchit, qui propose différents comportements, jusqu’à validation du bon (via le clic). Et qui travaille dans la joie, la motivation, et en parfaite complicité avec son maître. Sans peur, sans contraintes.
De l’autre côté, nous verrons un toutou qui peut aussi tout à fait travailler dans le plaisir. Mais qui sera forcément, à un moment ou un autre, soumis à des contraintes.
En tout cas, il réfléchira beaucoup moins. Ne proposera probablement pas grand-chose en termes de comportements. Et sera bien davantage dans une posture d’« exécutant ». Et qui redoute, potentiellement, des sanctions et punitions s’il fait mal.
Tandis qu’avec le clicker, si le loulou ne fait pas encore ce qu’on attend de lui… Eh bien, il continue, tout simplement, à proposer autre chose, jusqu’à obtenir le clic ! 🙂
La philosophie derrière les deux approches (dressage canin classique et clicker training) est donc totalement différente !
Un autre avantage très intéressant du travail au clicker, est la fatigue mentale qu’il procure chez les toutous.
En effet, notamment lors du shaping, les canidés sont obligés de sacrément se « creuser les méninges », afin de proposer tout un registre de comportements, qui permettront, petit à petit, de mener à l’apprentissage souhaité.
Une séance de 10 ou 15 minutes de shaping peut largement valoir une balade de 30 mn, voire d’une heure !
Ainsi, pour les chiens de travail, qui ont un grand besoin de dépense (Border Collie, Malinois, autres chiens de berger par exemple…), il est parfait de cumuler belles balades quotidiennes, et activités cérébrales, comme le shaping.
Idem pour l’éducation des chiots.
Fatiguer ces petits monstres, pour qu’il laisse tranquilles deux minutes leurs maîtres… Peut-être bien appréciable !
Tout en ayant réalisé une très belle séance d’éducation !
Enfin, le clicker peut être utilisé dans des cadres très différents, et très larges.
De la simple éducation de base pour votre chien, ou votre chiot (les positions, la marche en laisse, le rappel, le port de la muselière…), à des dressages plus spécialisés (chiens-guides par exemple, medical training…).
Voici, par exemple, un joli travail avec le clicker :
Les inconvénients ou limites du cliqueur
Bien sûr, comme tout outil, ou solution, le clicker n’est ni une solution miracle, ni une réponse à tout.
La première limite que je verrais à la pratique du clicker training est…. Le maître !
Eh oui… Le clicker, notamment, via le shaping, demande une vraie dextérité, une préparation, un bon timing, une bonne coordination.
Clairement, ce n’est pas tout le monde qui sera à l’aise. Ni même tout simplement apte à réaliser tous ces efforts, tous les éléments que nécessite le shaping notamment.
Il faut aussi en avoir clairement envie, parce que cela nécessite une bonne préparation.
Une deuxième limite viendrait, cette fois, du toutou… Mais par la faute, préalable, de son humain.
Par exemple, le shaping ne conviendrait pas du tout (du moins dans les premiers essais) à un canidé qui aurait été, préalablement, éduqué en version méthode traditionnelle.
En effet, un chien qui aurait été conditionné, et renforcé, dans le fait d’attendre, d’être contraint physiquement à adopter telle ou telle position, ou qui craindrait la sanction, ne pourrait en aucun cas être dans la proposition de comportements que demande le shaping !
C’est tellement à l’opposé de ce qu’aura connu ce toutou !
Un troisième inconvénient possible concerne les toutous craintifs. Il est alors possible que le bruit même du clicker fasse peur au canidé !
Si toutefois cela était le cas, alors on pourrait commencer à cliquer loin du chien, et récompenser (avec des friandises de très haute valeur pour le canidé). Et petit à petit, se rapprocher.
L’intensité du clic peut aussi varier, d’un cliqueur à un autre. Si le bruit est effrayant pour le toutou, essayer un autre clicker.
Si le toutou n’a pas peur du bruit que fait le clicker, celui-ci restera également un très bon outil dans le cadre de la rééducation de ce canidé. Pour l’aider à travailler sa socialisation, son anxiété, voire son agressivité (par peur)…
Enfin, bien sûr, comme dans toute méthode, on peut aussi renforcer de « mauvais » comportements. Mauvais dans le sens où ils ne correspondent tout simplement pas à ceux visés.
On appelle cela des comportements « superstitieux ». Même si la traduction, depuis l’anglais, n’est pas la plus heureuse.
En fait, il s’agit tout simplement de comportements qui auraient été cliqués « par erreur » par l’humain… Et que le toutou va donc essayer de reproduire, puisque, pour lui, faisant partie de l’apprentissage. 🙂
Pour conclure, je dirais que le clicker est un formidable outil d’éducation pour votre toutou.
Bien utilisé, il permet de travailler dans la joie, la motivation.
Tout en faisant réfléchir et progresser le canidé.
Et le cliqueur est complètement adapté à une multitude de cas : éducation du chiot, dressage spécialisé du chien, rééducation, traitement de certains troubles du comportement (agressivité, anxiété, réactivité…), obéissance classique…
Et en plus, bien souvent… Essayer le clicker, c’est l’adopter !
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stephane
J’ai pu reprendre ma bernoise de 7 mois grâce au clicker qui volait et faisait de La Défense de ce qu’elle avait volé au point de grogner. Au départ je m’étais largement craquer avec une éducation classique trop ferme. Le clicker à permis une longue (12ans) et belle vie de partage de fusion entre elle et moi. Nous allons prendre un chiot eurasier et dès son arrivée je démarrerai le clicker.